Un retour sur le cadastre de 1730 permet de se faire une idée sur l’habitat. Les maisons sont en général couvertes en ancelles de sapins. Le bois a une part importante pour les planchers, portes, cloisons et couvert à ancelles. La chaux, le sable et les pierres viennent de completer la liste des matériaux. En général, les contours des portes et fenêtres sont en pierre de taille (on utilise parfois du sapin pour les bâtiments plus modeste). Les murs sont plâtrés et blanchis.
L’extérieur immédiat des maisons est une importance capitale pour le paysan. On distingue d’abord la cour ou le placéage, c’est à fire une petite place privée. Sur les espaces libres sont entreposés le fumier er des objets divers. Là s’ébattent quelques volailles. Che Joseph Coffy d’Urine en 1785, on signale un petit bâtiment "appelé raccard au-dessus de la maison sous lequel est placé un grenier"
Certaines familles possèdent également des chalets d’alpage. Un chalet et une petite grange pour retirer le foin au lieu du Pleiney pour Etienne Rosset des Esserts, un grenier à foin et un chalet sur la montagne de Seytrouser, mais encore un chalet sur la montagne du Pleiney pour Joseph Coffy d’Urine.
Les pâlines : La balustrade est ajourée pour laisser passer l’air et permettre le séchage des biens entreposés. Si autrefois il ne s’agissait que de simples barreaux verticaux, la balustrade va bientôt s’orner de boiseries ouvragées en "col de cygne", le modèle originel le plus répandu. Avec la fantaisie des menuisiers et le perfectionnement de l’outillage, comme la scie à chantourner qui va permettre des découpes très ouvragées, la balustrade va se décliner en dessins plus personnalisés et variés. Ces motifs décoratifs répétés à l’infini sont baptisés pâlines ou pâlins. |
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Les ouvertures de granges
Comme dans la maison de village, la grange occupe une belle proportion de l’habitation pour stocker le précieux foin. Pour remédier au fléau des incendies, on pratique des ouvertures pour laisser circuler l’air et assurer ainsi un séchage total. Rapidement, ces ouvertures ont allié fonctionnalité et esthétique en prenant des formes diverses sculptées ou découpées dans le bois de la façade : symboles de paix comme la colombe, ou plus géométriques comme les spirales, rosaces. Des motifs religieux
Les linteaux de porte : Sur les maisons de pierre, les linteaux de porte sont gravés d’inscriptions, souvent les initiales du propriétaire, une représentation de ses outils en référence à son métier, des symboles religieux ou de confréries. Quelquefois, c’est le maçon lui-même qui va y laisser sa marque. |
Les éléments de charpente gravés
En façade, le poinçon peut être orné d’inscriptions ou de symboles gravés dans le bois : la date de construction ou les initiales des propriétaires de la maison. Cette tradition, après avoir été abandonnée au cours du XXè siècle, revient en force sur les constructions récentes
LES ANNEXES Un élément bâti pour chaque usage
Autour de la maison principale, et de manière plus ou moins proche selon l’usage, on trouve un ensemble d’éléments bâtis qui constitue les annexes de l’habitation.
Le grenier, le bassin, l’écurie, le rucher, le four à pain, et plus éloignés, des remises à foin, le chalet du milieu et le chalet d’alpage sont, avec l’habitation, partie intégrante de l’exploitation agricole.
Le grenier : Cette construction traditionnelle renfermait les biens de valeur de la famille. Avec les risques d’incendies inhérents à la présence de foin dans l’habitation principale, il était plus sage de stocker ces biens à l’écart, c’est pourquoi on a souvent dit du grenier qu’il constituait un véritable coffre-fort familial. De dimensions modestes il peut être équipé de diverses clayettes, étagères ou compartiments. C’est là que l’on stockait la grande diversité de denrées alimentaires ou des biens meubles :semences, pommes de terre, graines, raves, légumes secs, les viandes séchées et fumées, le cochon tué en hiver avec ses déclinaisons de jambons, salés, saucisses, mais aussi les documents comme les titres de propriété et livrets. Dans les familles les plus aisées, on possèdait souvent plusieurs greniers, dont un consacré au linge sale lavé à l’occasion des grandes lessives, un autre pour le propre, le linge de maison et les costumes de fête. L’emplacement du grenier n’est pas laissé au hasard, il est situé à proximité de la maison pour éviter le vol, même si une grosse serrure en condamne l’accès, à l’abri des vents pour éviter l’embrasement en cas d’incendie, dans un endroit sec et bien aéré pour conserver les denrées |
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Le bassin
Indispensable à la survivance des habitants de la maison, hommes et bêtes, il assure tous les besoins ménagers et agricoles. Seule source d’approvisionnement en eau, le bassin sert donc aussi bien pour abreuver le bétail, cuisiner, se laver que pour les gestes quotidiens du travail comme la fabrication du fromage. Jadis taillé dans le tronc d’un gros arbre, il a aussi évolué pour être taillé dans la pierre puis, plus récemment, moulé dans le béton ou dans un agrégat de mortier. A l’origine, chaque maison avait son bassin, souvent alimenté par une source. Aujourd’hui, le bassin fait partie du cadre de vie.
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Le four à pain
C’est une construction souvent commune aux habitants du hameau ou du quartier, bien qu’il existe des fours privés, propriétés de famille plus aisées ou très nombreuses. On allume le four du hameau pour que chaque famille vienne y cuire son pain pour plusieurs semaines. C’est une construction en pierre souvent recouverte d’ardoise.
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Le rucher : C’est une spécificité de la vallée où les ruches sont abritées sur plusieurs niveaux dans une construction en bois. Celle-ci est complètement ouverte sur la façade ensoleillée afin de laisser la libre circulation des abeilles, alors que l’arrière des ruches, souvent exposé au nord, est protégé du froid et de la bise par un mantelage de planches. |
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La Grange |