Les alpages, fréquentés en général entre le la fin juin et le 15 septembre, ont été tournée principalement vers l’élevage. Dès son son implantation, l’abbaye d’Aulps a contribué à garder aux pâturages et aux alpages leur rôle de service commun à tous, par le fait de la juridiction seigneuriale. Elle a empêché l’émiettement de la propriété et conservé les grandes étendues. Les taxes pastorales et les contrôles fréquents ont poussé les gens à améliorer sans cesse le terrain, à épierrer et à entretenir les chemins d’accès.
Ces "montagnes" sont possédés et administrés par ceux qui sont communiers représenté par des procureurs élus pour faire respecter les règles avec droit de nommer des gardes ou "missiliers".
Ces alpages collectifs peuvent être la propriété d’une société : un nombre restreint de personnes se trouvent propriétaires d’un même alpage et chacun possède des parts héréditaires et transmissibles. Ils se retrouvent dans une association foncière pastorale (AFP) et paient des contributions comme tout propriétaire.
L’alpage est alors divisé en unités appelées larges. Un large correspond à la pâture d’une vache. Un mogeon ou veau d’un an valait un demi-large et un équidé équivalait à deux larges. Certains ne possédaient qu’un quart de large. Ils louaient alors le reste ou venaient seulement tous les quatre ans.
3 Alpages : Le Poisat, Le Pleiney et Seytrouset sont accessibles par des grands chemins.
Alpage du Pleiney
Le Pleney, qui devient accessible par l’aménagement d’une route carrossable depuis les Esserts en 1961.
La société de la montage du pleiney a initié la construction du chemin pastoral du Pleiney des granges_dessous au Pleiney d’en haunt en 1971 : 2900 m de longueur avec une pente moyenne de 9% dot quelques passage assez court à 12%. La largeur de la plateforme de 3,5 m avec 2 acqueducs pour le passage de la source des Granges. La montagne du Pleiney n’étant pas desservie que par un sentier muletier à peine accessible aux luges. |
Les 85 hectares divisés entre parcelles communautaires et quelques 120 propriétaires avaient perdu peu à peu leur usage pastoral depuis les années 70, victimes de l’exode rural et de l’absence de ressources durable en eau. La gestion des parcelles communautaires de la Montagne du Pleiney était confié à des "procureurs" qui agissaient selon les statuts approuvés par les différents propriétaires. Mais le non renouvellement des procureurs dû en partie à l’abandon progressif de l’alpage stoppa ce type de gestion dans les années 70. Du côté des biens privés, quelques parcelles restaient fauchées épisodiquement mais la plupart demeuraient en friche. Outre l’envahissement des prés par les broussailles, c’était aussi au risque d’incendie que l’alpage était confronté, le Pleiney est principalement orienté Sud avec un risque d’incendie non négligeable (des incendies ont été constatés dans le secteur ces dernières années sur Bonnevaux et à Bellevaux).. les prés plus exploités deviennent de moins en moins pâturables. La forêt reprend ses droits.
Une association pour la gestion et la sauvegarde de la montagne du Pleiney a été créée début 2017 avec entre autre pour objet de rendre pérenne la ressource en eau disponible sur place et en finalité la réhabilitation de l’alpage.
Les règles et conventions établies pour l’usage de la montagne du Pleiney en 1772 Procure par les communier, compersonniers et codiviseurs de la montagne du Plenay à Joseph Morand, Jean-Etienne Coffy, Francois Morand et Francois Coffy portant conventions et règles établies dans ladite montagne du Plenay, voulant remédier a divers abus qui se sont glissés dans ladite montagne :
- Nul des communiers ne pourra conduire aucun bétail clans ladite montagne avant le jour qui sera publié chaque année pour l’inalpage, a la réserve des chevaux qui seront nécessaires pour conduire des bois pour bâtir, et les bestiaux que l’on trouvera sur ladite montagne avant ledit jour de l’inalpage, notamment les chèvres qui ne pourront paitre que dans les endroits qui leur seront destinés. - Aucun des communier ne pourra laisser ses bestiaux clans ladite montagne quand les bestiaux en sortiront pour aller en la montagne de Lens, mais au contraire seront contraints de les sortir de ladite montagne taus ensemble et ceux que l’on y trouvera seront conduits en geôle. - Nul des communier, dès le jour de l’inalpage des vaches, ne pourra y tenir, ni mener aucun cheval, jument ni mulet, a la réserve de ceux qui seront absolument nécessaires pour conduire des bois pour bâtir. - Aucun ne pourra couper de l’herbe ou les vaches vont et peuvent paitre - Chacun des communier aura soin avant ledit inalpage de se pourvoir chaque année des larges qui lui seront nécessaires pour ses vaches, et au cas qu’il y en ait quelques-uns qui y conduisent plus de vaches qu’ils n’auront de larges, les vaches qui seront au parsus [reste, surplus] desdits larges seront conduites en geôle, et pour chaque vache qui sera au-dessus des larges qui sont fixes clans ladite montagne, l’on paiera l’accoutumée 6 sols au profit des communier, c’est-à dire que ceux qui sont communier pourront conduire dans ladite montagne autant de vaches qu’ils en auront en propre, sans en pouvoir point prendre d’étrangères, en payant 6 sols pour chaque large qui excèdera le nombre qu’ils en ont, et ceux qui ne seront pas communier ne pourront pas mener sur icelle plus de vaches qu’ils n’auront de larges, ayant été convenu que tout ce que dessus aura également lieu pour l’inalpage d’automne, et clans ce temps, ceux desdits communier du Plenay qui ne sont pas communier en la montagne de Seytrouzet pourront mener leurs bestiaux clans ladite montagne du Plenay, même avant les communier de Seytrouzet, et tant seulement dans un cas de nécessité en descendant leurs bestiaux de la montagne de Lens, et dans ce dernier inalpage a été convenu que tous les communier pourront conduire sur ladite montagne du Plenay tous leurs bestiaux, tant chevaux, juments, mulets qu’autres. - Ayant été de plus convenu que ceux qui ont des larges clans ladite montagne du - Plenay ne pourront les vendre, ni amodier a des étranger, qu’après les avoir présentés auxdits communiers, et qu’après leur refus, et que quand quelqu’un en voudra vendre, ou a modifier, il devra le faire publier un dimanche, ou fête a l’issue des offices divins de cette paroisse sur la place publique a l’accoutumée. • - Tous les communiers seront tenus annuellement de clore ladite montagne tout le long de dessous, et que chacun d’eux enclora sa part suivant qu’elle lui sera marquée et indiquée par les procureurs constitués. S’ils s’avisent de déclore ladite montagne et d’en prendre les bois, ils seront dénoncés auxdits procureurs qui leur feront payer quatre livres d’amende applicables au profit de tous les communiers, soit montagne du Plenay. - Tous ceux qui ont des prés le long de ladite montagne pourront être contraints par les procureurs à les clore dans les endroits accoutumés, a peine d’être tenus a tous dépens et dommages, laquelle clôture, tant de ladite montagne que des dits prés, devra se faire annuellement avant l’inalpage, le jour qui sera fixe chaque année par la publication qui en sera faite en même temps que l’on fera publier l’inalpage - Nomination de quatre procureurs speciaux pour faire observer les règles 50 ADHS, 6C905, f" 178, 01/09/1776 (Drouzin) : « Tous !es communier devront revenir tous ensemble de la montagne de Lens, et alors il sera permis a ceux qui voudront retourner clans ladite montagne de Drouzain d’y conduire tous les bestiaux qu’ils auront, même chevaux, juments et autres quelconques, sans alors se tenir aux larges que chacun aura, ci observer les règles établies pour le terme de l’été, bien entendu néanmoins que ceux qui n’ont point de larges dans ladite montagne, quoiqu’ils aient des près particuliers audit Drouzain, ne pourront pas introduire leurs bestiaux dans la montagne pendant ce dernier terme, mais seulement les faire paitre clans lesdits prés particuliers » 51 ADHS, 6C897, 08/09/1772 : procure par les communier de Mevonne à Francois Gallay natif de La Vernaz et habitant La Forclaz, et Joseph Garin natif ct habitant de La Vernaz, tout deux communier el Co diviseurs de ladite montagne de Mevonne pour reréagir, gouvener et administrer la montagne de Mevonne, veiller a la conservation des bois appelés le Vellard et Sur la Journo, qui sont au-dessus des chalets de ladite montagne de Mevonne et généralement de tous les bois dès les chalets a droite ligne a l’Enguervaz et qui sont en dessus de ladite montagne [... ] députent lesdits procureurs pour retirer et exiger les revenus de ladite montagne [...]Les procureurs tiendront main a faire faire les réparations nécessaires en ladite montagne et ii faire mettre et maintenir les chemins d’icelle en bon état ». Ve.rs 1730, Les alpages de Mévonne engraissent une cinquantaine de bête s. 52 ADHS, 6C897, 398, 05/06/1772. |
Alpage de Seytrouset : "faucheur / celui qui coupe les foins"
Géré par l’association de la montagne de Seytrouset.
Mars 2023 rénovation du chemin forestier
En 1972, réaménagement de l’alpage. Débroussaillement de parties périphériques envahies par les "vorosses" ou aulnes de montagne. 11,5 hectares sont réaménager dont 6 en végétation dense sur les Torches et la Chêta et 5 en végétation clairsemée sur les flancs du Riondet. "L’alpage qui a accueilli plus de 200 bovins jadis était souspaturé depuis quelques années et la végétation buissonnante a envahi en partie ou en totalité les pentes les plus proches des chalets contraignant bergers et bétails a de longue marche pour trouver une herbe suffisante." chef de district forestier le 6 novembre 1970
En 1970, le conseil municipal décide de mettre en œuvre une station de sport d’hiver à Seytrouset, dans le but de fixer la population actuelle et de développer l’activité de la commune tout en lui permettant de répondre à la vocation d’accueil des communes de montagnes. Afin de pouvoir réaliser ce projet, une étude a été lancée pour rénover la route d’accès et pour réaliser un réseau de distribution d’eau potable. Ce projet est discuté avec Bellevaux et Seytroux, mais Bellevaux souhaite des pistes sur une autre montagne et Seytroux n’a que peu de moyens financiers. En outre, la population de La Baume s’oppose au projet.
Alpage du Poisat
Seuls les habitants de Nicodex avaient le droit d’utiliser l’alpage du Poisat. Le droit d’inalper pouvait s’acquérir à partir du moment où l’on venait résider dans la section. Il se perdait si on la quittait.
L’alpage de Lens d’Aulps est la propriété des communes de Saint-Jean d’Aulps, du Biot et de La Baume.
La fin des années 50 marquent la fin d’une époque puisque les derniers alpagistes emmontagnent à Lens jusqu’en 1959. Cet alpage situé sous la pointe de Nantaux et appartenant à la commune de St Jean d’aulps était fréquenté par les éleveurs du Biot, de Seytroux et de la Baume depuis des siècles, il a fait l’objet de la fameuse légende de la vache noire censée chasser les alpagistes de ces 3 villages qui n’étaient pas les bienvenus
La montagne du Tronc est un alpage privée, utilisait apres le pâturage collectif du Pleiney en juillet et en redescendaient le 1er septembre au moment de sa réouverture. Cette montagne ne portait qu’un chalet utilisé alternativement d’une année à l’autre par ses deux propriétaires. L’alpage trop petit (10 ha) et en terrain perméable n’aurait pas pu supporter deux troupeaux.
AFP de La Forclaz-La Baume, alpage de Tréchauffé
Association syndicale autorisée, a débuté son activité en mars 1998.
Le siège social de cette entreprise est actuellement situé 115 Chemin des Ecoliers - 74200 La forclaz.
Elle gère 307 hectares sur 85 parcelles qui appartiennent à 2 propriétaires. Elle est intégrée au Plan Pastoral Territorial du Roc d’Enfer, porté par la Communauté de Communes du Haut Chablais.
L’AFP s’assure de la bonne gestion de l’alpage de Tréchauffé et du Pleney
L’objectif est le regroupement de propriétés en zones pastorales et forestière pour favoriser l’équipement, l’aménagement et la préservation du territoire.
C’est un regroupement de propriétaires volontaires constitué :
• Sur un périmètre pastoral, agricole et forestier (pâturage, pré, lande, forêt, bois)
• Possibilité d’intégrer des bâtiments à usages agropastoral
• Dans le but d’assurer la mise en valeur, la gestion et l’équipement des surfaces agropastorales et accessoirement forestières.
Les membres d’une AFP peuvent être :
• Des propriétaires publics (communes)
• Des propriétaires privés
• Des personnes morales de droit privé (Associations)
Pour les propriétaires membres d’une AFP, l’objectif est d’aménager, d’équiper et gérer les biens bâtis et non bâtis, les équipements et les espaces de montagne :
• En aidant les propriétaires membres à améliorer les équipements en place et à réaliser des travaux divers (accès, débroussaillement, ressource en eau,…)
• En participant à des programmes d’améliorations individuelles ou collectives et de financement
• En assurant une gestion des biens pastoraux pour les propriétaires qui en émettent le souhait (re- cherche d’exploitants agricoles, établissement de conventions de location)
Quel intérêt :
• L’organisation foncière ouvre l’accès aux aides publiques
• Les projets et travaux sont portés par l’AFP pour le compte du ou des propriétaires
• L’AFP n’acquiert pas la propriété des biens améliorés
Quel droit pour les propriétaires :
• Chacun reste propriétaire de ses parcelles et peut les vendre à tout moment
• En cas de changement de propriétaire, le nouveau fait d’office partie de l’AFP
Quels devoirs pour les propriétaires :
• Les propriétaires s’entendent entre eux pour les modalités d’élaboration des projets, de gestion et la répartition des recettes et dépenses
• La gestion est assurée par un bureau composé de propriétaires élus parmi les membres de l’AFP
Et dans le Chablais ?
Dans la vallée d’Abondance présence de 5 AFP sur 9000Ha avec plus de 450 propriétaires adhérents.
Projet de création d’AFP sur le village de la Vernaz sur 300Ha avec 490 propriétaires (au stade de l’enquête publique)
Dans notre vallée, L’AFP La Forclaz-La Baume couvre 307 Ha avec 27 propriétaires donc 3 sociétés de montagnes ancienne dont le pleiney et Poisat. Les travaux de l’alpage de Tréchauffé (amélioration bâtiment, reconquête pastorale) et du Pleiney (Ressource en eau et reconquête pastorale) ont été réalisés par cette AFP
Le Département et la Société d’Économie Alpestre de la Haute-Savoie
Pour la valorisation et la préservation des alpages, la Société d’Économie Alpestre de la Haute-Savoie (SEA 74), association créée en 1927, est un partenaire quotidien du Département de la Haute-Savoie. Ses principales missions consistent à conseiller et orienter les éleveurs et les organisations professionnelles dans leurs activités liées au pastoralisme, à créer et gérer les Associations Foncières Pastorales, et proposer un appui technique aux Groupements Pastoraux.